À la veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi Convention Citoyenne pour le Climat, la Fédération Nationale des SCoT et l’Union Nationale des Aménageurs ont relayé les attentes des élus et des habitants à propos de l’objectif « zéro artificialisation nette », à travers un sondage OpinionWay.
Il en ressort d’abord que l’objectif « Zéro artificialisation nette » demeure confidentiel dans l’opinion. Ainsi, 88 % des Français n’ont pas entendu parler de l’objectif « Zéro artificialisation nette ». La méconnaissance de cet objectif concerne l’ensemble des catégories sociodémographiques de la population. 52 % des maires des communes de 2000 à 20 000 habitants n’ont pas entendu parler non plus de ce sujet.
Toutefois, l’étude révèle que les Français et les maires perçoivent la transition écologique comme un enjeu essentiel : 66 % des Français jugent la transition écologique pour lutter contre le changement climatique fondamentale ou importante, contre 26 % qui ne partagent pas cet avis. La transition écologique se révèle consensuelle, tant au sein de la population que parmi les élus. « 90 % des Français (et 93 % des élus) considèrent qu’il faut encourager une agriculture encore moins consommatrice d'engrais et de pesticides. 86 % des Français (92 % des élus) qu’il est nécessaire de stopper l'expansion des villes pour préserver les zones naturelles et 85 % des Français (94 % des élus) que la transition écologique va avoir un impact sur les formes d'habitat de la population », souligne l’étude.
D’autre part, le sondage rapporte que certaines mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat font débat comme « la possibilité pour les pouvoirs publics d’arrêter de délivrer des permis de construire sur de nouveaux terrains, qui est approuvée par 65 % des Français mais fait débat parmi les maires des communes de 2 000 à 20 000 habitants (52 % d’adhésion seulement) ». L’idée que les pouvoirs publics puissent les obliger à rénover des logements anciens avant de les vendre ou de les louer divise les Français eux-mêmes, selon l’étude, 54 % y sont favorables contre 44 % d’opposants), tout comme la construction d'immeubles de logements collectifs dans les zones pavillonnaires (49 % de favorables et 49 % d’opposants).
Par ailleurs, les Français (83 %) souhaitent limiter des zones commerciales périphériques tout en préférant y faire leurs courses (pour 49 % d’entre eux). Les Français sont également opposés à la densification des villes (54 %), toutes catégories de population confondues.
Dans le même temps, seuls 33 % des maires des communes de 2 000 à 20 000 habitants souhaitent des villes plus denses, contre 34% qui s’y opposent et 29 % qui ne tranchent pas entre les deux options. D’ailleurs, 60 % des Français privilégient comme lieu de vie idéal une petite ville (31%) ou un petit village, quand seuls 13 % préfèrent le centre ou la périphérie d’une grande métropole.