Selon une enquête européenne sur le crédit, réalisée par Bayes Business School, les taux d’intérêt pour l’immobilier européen prime ont doublé, passant de 2 % à 3 % il y a un an à 4 % à 6 %, Euribor compris. Les biens opportunistes ou en repositionnement sont évalués à 60-100 points de base de plus.
« Cette enquête montre la vitesse à laquelle les taux d’intérêt pour les prêts immobiliers ont augmenté, affectant également les coûts de prêt sur les actifs stables prime dans les villes les plus grandes et les plus influentes d’Europe. Par conséquent, la pression exercée par la baisse de la valeur des biens immobiliers diminue », indique Nicole Lux, auteur de l’enquête.
Toujours selon cette enquête, les banques allemandes offrent à nouveau un rapport prêt/valeur parmi les plus élevés pour les actifs d’investissement, entre 75 % et 80 %, et un rapport prêt/coût pour les prêts au développement, entre 77 % et 82 %. « D’autres banques européennes ont été plus conservatrices, avec un rapport prêt/valeur compris entre 55 % et 60 % et un rapport prêt/coût compris entre 60 % et 75 %. »
L’enquête, qui couvre des données jusqu’en février 2023, révèle également que le repositionnement et l’amélioration des actifs bénéficient d’un soutien, mais qu’ils sont coûteux. « Les intérêts de prêt appliqués aux actifs opportunistes et de repositionnement diffèrent plus largement, en particulier entre les prêteurs de fonds d’emprunt. Ils peuvent varier entre 5,5 % et 7,5 % pour l’intérêt global. » La tarification des prêts varie considérablement en fonction de leur montant, les prêts de moins de 5 M€ étant soumis à des taux plus élevés.
Les emprunteurs doivent également connaître les prêteurs locaux : 92 % des banques ne prêtent encore qu’à leur marché national, tandis que 8 % seulement s’engagent à prêter dans toute l’Europe sans filiales ou succursales externes. En comparaison, 38 % des fonds d’emprunt poursuivent une stratégie multi-pays.
Dans le cadre de cette enquête européenne sur le crédit, 1 100 prêteurs ont été contactés dans toute l’Europe, parmi lesquels des banques, des assureurs et des prêteurs alternatifs. Selon cette même source, l’encours de la dette immobilière européenne s’élève à 1 565 Mds€. L’Allemagne, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni représentent 55 % du marché.